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La Russie saura-t-elle "pacifier" Idlib en évitant un clash Ankara/Damas?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une image de lancements de missiles Luna-M par l’armée syrienne, le 28 juin 2018. ©Sputnik

Une chose est sûre : À Idlib où des milliers terroristes qaïdistes ou fréristes proches d'Ankara continuent à opérer, la Russie fera tout son possible pour neutraliser les efforts de guerre de l'OTAN. D'ailleurs, l’émissaire russe pour la Syrie a appelé "l'opposition modérée" à rejoindre la Russie dans son combat contre al-Nosra à Idlib. Reste que ni l'OTAN ni les USA ne lâcheront si facilement prise. 

Lors d’une conférence de presse au terme des discussions du lundi 30 juillet à Sotchi entre les représentants iranien, russe et turc, l’émissaire spécial du président russe pour la Syrie Alexandre Lavrentiev, a espéré que « l’opposition modérée et ses alliés turcs, qui ont pris la responsabilité de stabiliser de cette zone, y parviendront ». En effet, la remarque intervient quelques heures après les premières opérations des forces spéciales syriennes placées sous le commandement du général Suheil al-Hassan contre les positions des terroristes dans le nord d'Idlib. La semaine qui s'achève a vu par ailleurs des drones appartenant aux terroristes et venant visiblement d'Idlib, s'en prendre à plusieurs reprises de la base aérienne russe à Lattaquié. Ce qui a par ailleurs poussé M. Lavrentiev à reconnaître que « la menace venant de cette zone (Idlib placée sous la supervision turque, NDLR) est encore très importante ». 

En début de semaine, le président syrien a affirmé que la prochaine grande bataille de l'armée nationale consisterait à libérer Idlib. Par force ou par dialogue? La Russie semble espérer pouvoir appliquer à Idlib le modèle de pacification qu'elle a appliqué déjà à la Ghouta orientale et à Deraa. 

L'émissaire spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev. ©France Révolution

« Il n’est pas question et il ne peut pas être question pour le moment de lancer une offensive à Idlib », a-t-il affirmé avant d'ajouter aussitôt  : « La meilleure option pour le gouvernement syrien est la libération d’Idlib suite à un accord de réconciliation nationale. Mais si l’opposition et le gouvernement ne trouvent pas un règlement pacifique, l’armée syrienne a absolument le droit de reprendre ce territoire par la force », a-t-il averti.

Lire aussi : Sotchi déterminera-t-elle le prochain objectif de l’armée syrienne ?

Lors de la réunion de ce mardi à Sotchi, le gouvernement syrien a remis à l’opposition une liste de plus de 10.000 noms de personnes détenues ou disparus sur les territoires sous le contrôle des terroristes, selon Lavrentiev. Il a précisé que les deux parties devaient échanger leurs détenus en groupes de 15 personnes au maximum.

Que fait entre temps l'OTAN? 

L'État syrien a annoncé que la dernière grande bataille serait celle de libération d'Idlib où les terroristes pro-Ankara se sont positionnés, depuis presque le début de la guerre. Les autorités d'Ankara ont annoncé, de leur côté, et à plusieurs reprises, ne pas vouloir abandonner les éléments qui leur sont liées. "C'est sans doute pour exhorter la Turquie à contrer l'action militaire syrienne et à coordonner les efforts de guerre à venir que le commandant suprême des forces alliées en Europe en charge des opérations de l'OTAN entend se rendre en Turquie, estime l'analyste des questions internationales, Sadollah Zarei. Et pourtant la tache est bien difficile dans la mesure où les tensions entre Ankara et Washington sont entrées dans une phase nouvelle. Pour Ankara cette tension, loin d'être une véritable menace "pourra être servie à titre d'atout dans les coopérations avec les alliés d'Assad" : " Mais Erdogan ne quittera pas la Syrie de sitôt et si facilement. Il veut sa part du gâteau", estime l'analyste. Ceci étant dit, l'armée syrienne a réussi un tournant en reprenant la langue avec les Kurdes et rien ne dit qu'elle ne réussirait pas le même pari à Idlib, poursuit l'analyste. 

Reste que l'OTAN aura l'intérêt à jouer les troubles-fêtes. Le commandant en chef des forces alliées en Europe en charge des opérations de l’OTAN, Curtis Scaparratti est attendu jeudi 2 août à Ankara pour s’entretenir avec les autorités turques du "progrès rapide de l’armée gouvernemental syrienne dans le sud et une probable opération militaire à Idlib".

Les évolutions dans le nord de la Syrie dont et surtout le début de l'opération de l'armée syrienne à Idlib, comptent parmi les sujets de discussion entre l’officier de haut gradé de l’OTAN et les officiels turcs. Une visite de la base aérienne d’Incirlik dans la province d’Adena est aussi prévue, pour le jeudi 2 août.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV